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Le 14 juin 2022 le collectif Oasis Réunion a questionné les 14 candidates et candidats présents au 2ème tour de l'élection législative du 19 juin 2022 sur le sujet primordial car vital de l’« Autosuffisance Alimentaire Durable à La Réunion ».

Voici les 3 QUESTIONS posées (lire la lettre intégrale qui leur a été adressée ICI) : 

QUESTION 1 -  En raison du fait que « l'agriculture raisonnée » dont tout le monde parle encore, même dans les milieux institutionnels et dans les collectivités territoriales, n'existe plus depuis 2013 et qu'elle a été remplacée par « l'agriculture HVE » (à Haute Valeur Environnementale) qui, contrairement à son appellation, n'est pas une agriculture écologique (équivalente à l'Agriculture Biologique (AB)) du fait qu'elle autorise des intrants et des pesticides (à hauteur de 30% du Chiffre d'Affaire des exploitations) : 

Q1 - ÊTES-VOUS PRÊT.E À INTRODUIRE OU SOUTENIR TOUTE ACTION LÉGISLATIVE visant :
• à établir clairement, en toute transparence pour les consommateurs, que le Label HVE accepte l'utilisation d'intrants et de traitements agro-pétro-chimiques, 
• et à exiger même, comme c'était l'objectif de départ, que ce Label HVE ne soit qu'une étape limitée dans le temps correspondant à une transition (par exemple de 2 à 3 ans maximum) vers le Label AB certifiéeet que les aides qui s'y rapportent soient proportionnées aux efforts vers le « 0 polluant agricole » (cf. La Trajectoire Outre-Mer 5.0 - Point 6. de la II° partie ci-dessous) et nettement différenciées de celles apportées à l'AB certifiée ? 

 
VOTRE RÉPONSE :                    O    OUI            O    NON 
 
VOTRE ÉVENTUEL COMPLÉMENT DE RÉPONSE :

 

                    
QUESTION 2  -  Compte tenu de la très grande importance, 

▶︎ D'une part, d'une action éducative, dès le plus jeune âge, au respect de la terre nourricière et à son cycle de fertilité naturelle,
▶︎ D'autre part, d'une action d'incitation au retour à l'autoproduction et à l'autoconsommation par le jardinage créole traditionnel et le petit élevage familial chaque fois que l'accès à un sol cultivable est matériellement possible,

Q2 - ÊTES-VOUS PRÊT.E À INTRODUIRE OU SOUTENIR TOUTE ACTION LÉGISLATIVE destinée à instaurer la présence obligatoire d'un petit « Espace Jardin » quelle que soit sa dimension (qui pourrait être évolutive) dans tous les établissements de l'enseignement primaire (écoles maternelles et élémentaires) en régularisation du projet porté par OASIS RÉUNION depuis 2017 : « Une École - Un Jardin » ?

 
VOTRE RÉPONSE :                    O    OUI            O    NON 
 
VOTRE ÉVENTUEL COMPLÉMENT DE RÉPONSE :

 


QUESTION 3 -  Étant donnés : 

▶︎ le rôle déterminant que peut jouer l'application de la loi ÉGAlim du 30 octobre 2018 en ce qui concerne la restauration collective (hospitalière, pénitenciaire, d'entreprise, etc. ... et particulièrement scolaire
- que ce soit sur le développement de l'agriculture locale et durable, (et des très nombreux emplois non délocalisables qui s'y rattachent)
- que ce soit sur la qualité alimentaire des repas servis dans un « cercle vertueux » évoqué par le visuel créé par Oasis Réunion, reproduit ci-dessous, qui montre qu'il est possible de « faire d'une pierre sept coups » (Point 7. de la II° partie ci-dessous),
 
▶︎ le retard considérable existant à La Réunion en matière de produits bio servis en restauration collective, qui est actuellement sur moins de 1% (0,82%) de produits bio (en grande majorité importés) et sur environ 1‰ (1 pour mille) de produits « bio ET locaux » (seule hypothèse acceptable car écologiquement et économiquement responsable).
 
Rôle et retard qui représentent un effort de production agro-biologique considérable, même quand l'article L.98 de la loi ÉGAlim permet des ajustements à la baisse pour les départements d'outre-mer, fixés pour La Réunion par Décret n° 2021-1235 du 25 septembre 2021 :

«-à compter du 1er janvier 2022 et jusqu'au 31 décembre 2025, le seuil applicable aux produits répondant à l'une des conditions mentionnées au I de cet article est fixé à 20 % et le seuil applicable aux produits mentionnés au 2° du I du même article est fixé à 5 % ; 
«-à compter du 1er janvier 2026 et jusqu'au 31 décembre 2029, les seuils mentionnés à l'alinéa précédent sont fixés respectivement à 35 % et 10 %.

N.B. Pour la France métropolitaine les seuils applicables depuis le 1er janvier 2022 sont de 50% de produits durables et de qualité et de 20% de produits bio certifiés (contre, respectivement, 20% et 5% à La Réunion, non plus au 1er janvier 2022 mais d'ici au 31 décembre 2025).
Il ressort donc que l'adaptation pour La Réunion est à un niveau considérablement plus bas que celui de la métropole.
 

Q3 - ÊTES-VOUS PRÊT.E À PARTICIPER À LA PROCHAINE RÉUNION DU CRALIM (COMITÉ RÉGIONAL DE L'ALIMENTATION) QUI AURA LIEU LE VENDREDI 1ER JUILLET 2022 (9-14H) pour :
• contrôler à quel moment, dans le fonctionnement du CRALIM les chiffres ci-dessus énoncés ont été votés majoritairement par les membres de ce Comité,
• insister afin que des moyens appropriés soient clairement définis et adoptés à la hauteur de l'effort technique et financier pour permettre de multiplier par 50 la production actuelle « locale et bio » d'ici au 31 décembre 2025.

 
N.B. Le CRALIM RÉUNION a été installé par le Préfet le 17 février 2020.
Son rôle consiste à « examiner toutes les questions relatives à la mise en oeuvre, au niveau régional, du Programme National pour l'Alimentation. »
 
VOTRE RÉPONSE :                    O    OUI            O    NON 
 
VOTRE ÉVENTUEL COMPLÉMENT DE RÉPONSE :
 
 

Cette lettre a pu être adressée personnellement et nominativement par courrier électronique et/ou par texto aux 14 candidates et candidats.
Certain.e.s ont dû être relancé.e.s...

Finalement, 13 candidates et candidats ont répondu à la Lettre de questionnement d'Oasis Réunion.
Seul le candidat Thierry ROBERT dans la 7ème circonscription n'a pas répondu.

 

LES RÉPONSES DES CANDIDAT•E•S

Elles sont toutes positives :  pour les 3 QUESTIONS la réponse de chacune et chacun des 13 candidats est OUI.

Avec toutefois un bémol pour la Question 3, certains des candidates et candidats n'étant pas disponibles le 1er juillet.

 

LES COMPLÉMENTS DE RÉPONSE DES CANDIDAT•E•S

Plusieurs candidats, comme cela leur était proposé, ont apporté des compléments de réponses.
Les voici :

1ère circonscription : 

MOREL Jean-Jacques

NAILLET Philippe


2ème circonscription :

LEBON Karine 

QUESTION 1 - Oui. Il faut que la population puisse avoir toutes les informations, et ce de manière claire, concernant les produits alimentaires. 
Il est en outre important d’inciter à l’agriculture biologique ayant le moins d’intrants et de traitements chimiques néfastes pour la santé comme pour l’environnement. L’agriculture raisonnée n’est pas une solution viable à long-terme, et doit simplement rester une phrase de transition possible.

QUESTION 2 - Oui. Cela rentre pleinement en adéquation avec la nécessité d’habituer les plus jeunes généralisations aux espaces verts et à l’autosuffisance alimentaire par le bas. D’ailleurs, certaines études ont montré que la présence d’espace de jardinage et d’espaces verts contribuent au bien-être psychologique des enfants comme des adultes. 

QUESTION 3 - Oui. Cependant le calendrier parlementaire fait que je risque d’être à Paris. En effet, cet événement aura lieu au lendemain de l'élection des membres des 8 commissions permanentes de l'Assemblée nationale. Si je ne peux être présente, je veillerai cependant à envoyer un membre de mon équipe.

FONTAINE Audrey

 

3ème circonscription :

BASSIRE Nathalie

THIEN AH KOON Patrice


4ème circonscription :

LORION David 

OUI. Je suis naturellement favorable à une évolution vers une agriculture biologique utilisant moins d'intrants chimiques je l'ai même inscrit dans mon programme et donc naturellement c'est vers cette solution que je vais tendre dans mes propositions et mes amendements législatifs, avec cette précision que je souhaite que ce soit les techniques territoriales notamment à La Réunion la technique de la coccinelle qui soit mise en avant dans les solutions qui seront proposées.

K/BIDI Emeline 


5ème circonscription :

ISSA Ridwane 

RATENON Jean Hugues

QUESTION 1 - OUI

QUESTION 2 - OUI

Le programme de la NUPES souhaite faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique à travers notamment, l’intégration de l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée, l’introduction de nouveaux enseignements pratiques (réparation, construction, cuisine, jardinage…) et une alimentation dans les cantines scolaires à 100 % biologique et locale.

Votre projet « Une Ecole – Un Jardin » s’inscrit dans cette volonté et je le soutiendrai.

J’ajoute également que lors du débat de l’entre-deux tours diffusé jeudi 16 juin à 20h sur Réunion La 1ère, je devais présenter une photo. J’ai choisi un montage composé d’une photo de moi dans mon jardin au début du confinement et d’une photo de moi avec le manioc que j’ai récolté il y a quelques jours de cela. Je suis pour votre projet qui redonne à la terre sa noblesse et son intérêt. « Planter pou manger », c’est ce que nous devons nous réapproprier. Et cela, passe par l’éducation dès le plus jeune âge.

QUESTION 3 - OUI

Je porte un programme, celui de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui met en lumière l’écologie. Voici quelques mesures qui vous prouveront mon intérêt à l’égard de l’écologie et de son importance :

Instaurer la souveraineté alimentaire par l’agriculture écologique et paysanne

  • Créer 300 000 emplois agricoles pour instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique 
  • Garantir des prix rémunérateurs aux producteurs par des prix planchers pour les paysans, interdire les ventes à perte et mettre en place une caisse de défaisance pour reprendre les dettes agricoles des convertis au 100 % bio
  • Refondre la PAC (politique agricole commune) : engager la sortie du système actuel des aides à la surface et les réorienter vers les exploitations intensives en main-d’œuvre et écologiquement soutenables, en prenant en compte les handicaps naturels et services rendus à l’environnement
  • Réviser immédiatement le Plan stratégique national (document de programmation budgétaire de la PAC) pour répartir plus justement les aides et les orienter vers l’agriculture écologique et paysanne, avec l’objectif d’atteindre 30 % de la surface agricole utile en agriculture biologique en 2030 et 100 % en 2050
  • Conduire une réforme agraire pour maîtriser et réguler plus efficacement le foncier et la production agricoles, voter une loi d’orientation et de programmation agricole notamment pour faciliter la récupération des terres disponible, encourager l’installation de nouveaux agriculteurs et le développement d’exploitations à taille humaine
  • Lutter contre l’artificialisation des sols pour empêcher la disparition de surfaces agricoles utiles
  • Planifier la sortie progressive des engrais et de pesticides de synthèse, interdire immédiatement les plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes), avec accompagnement financier si nécessaire
  • Instaurer des protections écologiques et sociales en fonction des conditions de production et de rémunération du travail agricole
  • Encadrer les prix agricoles par des prix maximaux établis par un coefficient multiplicateur à partir des coûts de production et limiter les marges de la grande distribution, pour permettre à chacun de se nourrir, tout en assurant des revenus dignes pour les paysans
  • Développer les circuits courts pour réduire la circulation des marchandises et l’utilisation d’emballages


6ème circonscription :

MAILLOT Frédéric 

« Pour avoir échangé à plusieurs reprises avec des membres de votre collectif, il est évident que F. Maillot est particulièrement sensible à votre combat. Si les Réunionnais de la 6e circonscription lui font confiance, vous pourrez compter sur lui pour être un parlementaire engagé sur le sujet. Il se tiendra à votre disposition pour une rencontre plus formelle. »

LAÏ KANE CHEONG Alexandre 


7ème circonscription :

GAILLARD Perceval 

Question 1 :
Ma réponse est OUI bien sûr car il est banal de constater que l'on manque souvent de transparence dans la communication pour le consommateur. En se servant de ruses sémantiques qui biaisent l'information, on peut brouiller le message. De plus, faire le choix d'une étape intermédiaire sans échéance ni visibilité est une stratégie sans lendemain, c'est apporter une partie de la solution alors que nous pouvons si nous le voulons protéger nos sols et notre production.
 
Question 2 :
Ma réponse est OUI. Ce genre d'initiative est déjà en cours dans de trop rares établissements et jouent un rôle fondamental que les enfants ont avec la compréhension et la préservation du vivant, la représentation qu'ils ont du fait que notre espèce appartient à un tout et dépend de celui-ci. Aussi de la responsabilité endossée par notre espèce lorsqu'elle puise dans les ressources communes.
 
Question n°3 :
Ma réponse est que très honnêtement je découvre avec intérêt cette instance qu'est le CRALIM et OUI j'aurais plaisir à en connaître le fonctionnement et les missions. Hélas je serai hors département dans le 1er WE de juillet, mais je reste solidaire.

 

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