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L'avenir de l'île et le nôtre sont entre nos mains !
 
 

 

Autosuffisance Alimentaire, Autonomie Alimentaire, Indépendance Alimentaire, Sécurité Alimentaire, Autoproduction Alimentaire, et... la Souveraineté Alimentaire

 
Comme Oasis Réunion le fait ressortir inlassablement et avec force depuis sa création en Mars 2017, avant les États Généraux de l'Alimentation de juillet 2017, l'Agriculture et l'Alimentation sont les 2 piliers essentiels et primordiaux de la nécessaire et très urgente transition agroécologique.
 
Contrairement aux termes couramment utilisés et qui ne traitent que très partiellement de ce sujet majeur, tels que « autosuffisance alimentaire », « autonomie alimentaire », « indépendance alimentaire », « sécurité alimentaire », « autoproduction alimentaire », le terme « souveraineté alimentaire » recouvre, lui, au sens défini par La Via Campesina (La voie des paysans) une politique globale applicable sur toute la planète en adéquation totale avec le « droit à l'alimentation des peuples » de l'ONU. 
 
Il est donc essentiel de l'évoquer, et ce d'autant plus que - et c'est le comble de la provocation - il est désormais utilisé par les politiques au plus haut niveau de l'État mais complètement vidé de son sens. (cf. notre courriel sur le débat national « Souveraineté alimentaire, le grand rendez-vous » auquel Oasis Réunion a assisté et tenté de participer, de manière effective, sans y parvenir... pour l'instant).
 
Voici ce qu'il convient d'en dire pour appréhender le sujet de façon quasi exhaustive comme il le mérite :
 
Qu’est ce que la souveraineté alimentaire ? 

La souveraineté alimentaire désigne le DROIT des populations, de leurs États ou Unions, à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping (*) vis à vis des pays tiers. 
La souveraineté alimentaire inclut : 

  •     la priorité donnée à la production agricole locale pour nourrir la population, l’accès des paysan(ne)s et des sans-terre à la terre, à l’eau, aux semences, au crédit. D’où la nécessité de réformes agraires, de la lutte contre les OGM (organismes génétiquement modifiés) pour le libre accès aux semences, et de garder l’eau comme un bien public à répartir durablement. 
     
  •     le droit des paysan(e)s à produire des aliments et le droit des consommateurs à pouvoir décider de ce qu’ils veulent consommer et de savoir qui produit et comment.
  •     le droit des Etats se protéger des importations agricoles et alimentaires à trop bas prix, au regard des prix de revient des productions : c’est possible à condition que les Etats ou Unions aient le droit de taxer les importations à trop bas prix, s’engagent pour une production paysanne durable et maîtrisent la production sur le marché intérieur pour éviter des excédents structurels.
     
  •     la participation des populations aux choix de politique agricole.
     
  •     la reconnaissance en particulier des droits des agricultrices, des paysannes, qui jouent un rôle majeur dans la production agricole et l’alimentation . 

D’où vient le concept de souveraineté alimentaire ? 

Le concept de souveraineté alimentaire a été développé par Via Campesina et porté au débat public à l’occasion du Sommet Mondial de l’Alimentation en 1996, et présente une alternative aux politiques néo-libérales. Depuis, ce concept est devenu un thème majeur du débat agricole international, y compris dans les instances des Nations Unies. Ce fut le thème conducteur du forum des ONG parallèle au sommet mondial de l’alimentation de la FAO de juin 2002.
 
 
Les politiques néo-libérales gravement en cause ! 
 
Les politiques néo-libérales détruisent la souveraineté alimentaire. Les politiques néo-libérales donnent la priorité au commerce international et non à l’alimentation des populations. Elles n’ont en rien contribué à éradiquer la faim dans le monde, Au contraire, elles ont accru la dépendance des populations envers les importations agricoles. Et elles ont renforcé l’industrialisation de l’agriculture, en mettant en danger le patrimoine génétique, culturel et environnemental de la planète, ainsi que notre santé. 

Elles ont contraint des centaines de millions de paysan(ne)s à l’abandon de leurs pratiques agricoles traditionnelles, à l’exode rural, ou à l’émigration. Des Institutions internationales comme le FMI (Fonds Monétaire International), la Banque Mondiale, et l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ont mis en œuvre ces politiques dictées par les intérêts des firmes transnationales et des grandes puissances. Des accords internationaux (OMC), régionaux (Accord de Libre Echange des Ameriques ALCA) ou bilatéraux de « libre »-échange des produits agricoles permettent en fait à celles-ci de contrôler le marché mondialisé de l’alimentation. 
 
 
Stop au dumping (*)... et à la légitimité de l'OMC.

L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) est une institution totalement inadéquate pour traiter les questions relatives à l’alimentation et à l’agriculture. Via Campesina demande donc que l’OMC n'ait plus à intervenir dans le domaine de l’agriculture.
Le fléau des importations massives à bas prix (dumping) détruit la production alimentaire nationale et locale. C’est le cas du lait européen importé en Inde, du porc US dans les Caraïbes, de la viande et des céréales UE en Afrique, de l’alimentation du bétail en Europe, etc. Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont fait entériner par l’OMC une nouvelle pratique de dumping, qui remplace les aides à l’exportation par une forte baisse de leurs prix agricoles, associée à des paiements directs payés par l’Etat. Pour réaliser la souveraineté alimentaire, il est indispensable d’arrêter ces pratiques !
 
 
La souveraineté alimentaire inclut un commerce international juste. 
 
La Souveraineté Alimentaire ne s’oppose pas aux échanges commerciaux mais à la priorité donnée aux exportations : elle doit garantir aux populations la sécurité alimentaire, tout en échangeant équitablement avec d’autres régions des productions spécifiques qui font la diversité de notre planète. Il faut donner à ces échanges un nouveau cadre, sous l’égide des Nations Unies, qui : 
  •     donne la priorité à la production locale, régionale avant l’exportation,
  •     autorise les Etats/Unions à se protéger des importations à trop bas prix,
  •     autorise des soutiens publics aux paysans, à condition qu’ils ne servent pas directement ou indirectement à exporter à bas prix, 
  •     garantisse une stabilité des prix agricoles au niveau international par des accords internationaux de maîtrise de la production.
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Industrialisation et mondialisation : progrès ou fléau ?
 
L ’accès aux marchés internationaux n’est pas une solution pour les paysans. Le problème des paysans c’est (avant tout) le manque d’accès à leurs propres marchés locaux à cause des prix de vente trop bas pour leurs produits et des pratiques de dumping à l’importation auxquelles ils sont confrontés. L’accès aux marchés internationaux concerne seulement 10% de la production mondiale ; il est contrôlé par des firmes transnationales et les plus grandes entreprises agro-industrielles. L’exemple des produits tropicaux est à cet égard extrêmement révélateur : ils bénéficient d’un accès quasiment libre dans les pays du Nord et à l'échelle mondiale les familles paysannes du Sud n’en ont tiré aucun bénéficié ni aucune amélioration de leur situation.


Vers une politique agricole paysanne durable...
 
Les politiques agricoles doivent résolument soutenir une agriculture paysanne durable. Pour être en mesure d’exercer leur souveraineté alimentaire, les pays du Nord comme du Sud doivent pouvoir garantir le droit à l’alimentation de leurs populations, préserver leur environnement, développer pour ce faire une agriculture durable en se protégeant du dumping. Ils doivent pouvoir aussi être en mesure de soutenir leur agriculture pour l’accomplissement d’autres tâches d’intérêt public, qui peuvent être différentes selon les pays et leurs traditions culturelles. Mais actuellement, les Etats-Unis et l’ Union Européenne en particulier abusent des soutiens publics pour réduire artificiellement leurs prix de marché interne et pratiquer le dumping de leurs excédents sur les marchés internationaux, détruisant ainsi l’agriculture paysanne au Nord et au Sud. Ce qui entraîne des conséquences humaines et géopolitiques très graves.
 
 
Qu'en est-il à La Réunion ?
 
Grâce aux derniers chiffres de sa Radioscopie de La Réunion en 7 points capitauxOasis Réunion veut faire émerger la réalité du système alimentaire de l'île qui, avec un taux de dépendance aux importations de 80% (voire de 99%) fait peser sur la tête des habitants une véritable épée de Damoclès pouvant s'abattre à tout moment pour de multiples raisons, dont un embargo énergétique - voir la synthèse en 6 pages https://oasis-reunion.bio/images/pdf/Radioscopie-Les-7-points-synthese.pdf
 
Il en ressort la nécessité impérieuse de faire adopter par un large consensus territorial dans un premier temps une Autonomie Alimentaire Durable comme étant, avec la revalorisation des métiers de l'agriculture qu'elle préconise, LA priorité des priorités - à lire sur https://oasis-reunion.bio/actualite/radioscopie-reunion/1560-autonomie-alimentaire-durable
 
Ce premier objectif d'Autonomie Alimentaire « Durable », plus facilement compréhensible du grand public, une fois adopté très majoritairement par toutes les parties prenantes de l'Agriculture et de l'Alimentation, Oasis Réunion avancera dans un deuxième temps la vision beaucoup plus humaniste, équitable et solidaire de la Souveraineté Alimentaire, avec ses propositions de Sécurité Sociale Alimentaire tellement plus conforme aux Droits de l'Homme, dont La Réunion a vocation, de par son histoire, à être un des tout premiers porte-flambeau sur la planète.
 
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(*) dumping = importations massives à bas prix.
Economie : Pratique qui consiste à vendre sur les marchés extérieurs à des prix inférieurs à ceux du marché national, ou même inférieurs au prix de revient.

 

 
 
 
 
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(9h-12h) 06 92 95 45 45
l'après-midi (12h-19h) 06 70 51 06 48
 
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